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Alumni and its tennis heydays NVS 2012

Beirut of the 50's, Beirut so sweet and so colourful!!! Beirut where the cosmopolitan flavor of the Mediterranean found a sunny haven after it had lost Smyrna in 1923 and Alexandria in 1956. Beirut with its solid universities, its souks, its American cars and its eucalyptus trees, Beirut was host to a quality tennis event from 1954 till 1962 on the clay courts of the Alumni club, the club of the distinguished graduates of the immensely respected American University...
Supported financially by companies owned or managed by alumnus Emile Bustany, alumnus Nageeb Alamuddin, and a few others, the Beirut tennis spring festival took place each April month, when the weather would become gentle in the coastal city.

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That was the time when tennis was played by gentlemen, with heavy wooden rackets, clad in all white tennis polos and shorts. The time when there was no tie-break, no rest between games, no birdeye machine for lines, no TV transmissions. To enjoy the sight of the best players, you had to go to Ras-Beirut, have a lunch at Faisal, the restaurant that faced the University' s main gate, then walk east to the 3 courts of the Alumni, and spend a few afternoon hours admiring the best " amateur" players battle for honor and a ridiculous sum of money to cover their expenses. Then, when the feast was over, have a drink at the St George's hotel, on the waterfront, watching the sun slowly dip in the sea, and the majestic Sannine (Mount Lebanon) taking an unique pink-grey ... A Beirut evening of leisure would of course not be complete without a typical Lebanese menu dinner at Al Ajami in the middle of the Souks.

Only an eastern desert sand-charged wind could interrupt a delicious afternoon like that. (In Lebanon, every one knows that all good things come from the West, the cool air, the beneficial rains, and the civilization of learning and working hard. From the East came political turmoil and vociferous extremist stances).

The Beirut of the 50' s and the 60's was not besieged by suburbs full of bearded sectarians. And the airport road did not close every other day. More than 55 world airlines landed at The A.I.B. as it was then known. Beirut, then, was caught between the orange groves of the southern suburbs , and the pine trees of Yarzeh and Beit Mery. Those were the golden days, which cannot be illustrated by scores and figures. Nevertheless, let me offer you what I believe to be the only existing record of the Alumni tennis tournaments.


BROUMMANA sous Pins - 2011

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Ce site est dédié à un souvenir délicieux qui a embelli ma jeunesse au Liban. J'y consigne les résultats des tournois internationaux qui ont agrémenté le Liban d' avant-guerre, celle de 1975-1990, et je mets dans le domaine public des scores et des résultats de rencontres que j'ai patiemment glané dans de vieux quotidiens, des programmes usés, de petites notes rassemblées pendant mon adolescence. Un site qui tente de (re...) planter le cadre du tennis d'antan, de fixer la mémoire heureuse des années dorées de notre pays.

Pour ceux et celles qui ont gravi en pleine chaleur du mois d'août la route en lacets qui relie la capitale Beyrouth au village de Broummana, pour s'asseoir sur des gradins provisoires en bois blanc, sous trois pins et savourer les matches de tennis, mon propos pourra réveiller un tas d'images. A commencer par la mini arène en terre battue (un peu trop battue d'ailleurs), son mur de vieilles pierres qui le limitait côté Est, mur percé en son milieu par un arbuste insolite, les lignes blanches maladroitement tracées à la chaux sur un sable ocre. Surtout l'ombre, la salutaire, la bienfaisante ombre que les pins géants procuraient aux gradins. Le tout dominé par le chant strident des cigales, qui redoublaient lorsque le soleil tapait trop fort; Plus haut, le bruit de fond de la grand-route qui surplombait les deux terrains de tennis, mêlant grondement puissant d' une américaine à moteur de huit cylindres , et, à peine audible, le cliquètement des longues cuillers des amateurs de " chocolat mou" chez ce vieux grigou de Kanaan ( le chocolat mou est le nom libanais du sundae!!!). Enfin de temps en temps, le son commun de récitation d'une classe de rattrapage provenant d'un bâtiment de l'école situe en contrebas des courts de tennis.

Car le Broummana sports club faisait partie d'une école centenaire, la BHC, une High school ou l'enseignement en langue anglaise régnait, anomalie dans ce Mont Liban dominé par les écoles des missionnaires francophones. Dans un Proche Orient qui tardait à rattraper sa prestigieuse voisine, l'Europe, le Liban, alors en avance sur le plan culturel et éducatif, attirait des étudiants de tous les pays arabes environnants, tant à Broummana qu'à Beyrouth où deux grandes universités , l'une américaine, l'autre jésuite, regorgeaient d'élites avides d'enseignement supérieur. D'où la couleur inimitable des spectateurs, commentant les matches de tennis en arabe, en français et en anglais, mélangeant le tout dans un franbanais bigarré, avec des accents que l'on n'imputait pas à des régions ou des pays, mais des villes. Tel, disait-on, a l'accent damasquin, tel tripolitain, tel homsiote, et ainsi de suite pour Haïfa, Alexandrie ou le Golfe qui était encore persique.... Spectateurs qui remplissaient les travées sur sept jours de bonheur, allant d' une poignée de fanas résolument installés sur leurs sièges avant le début des rencontres (13 h 30) même le premier lundi du 1er tour du tournoi, jusqu'aux centaines qui se pressaient pendant le weekend, pour les finales. Certains retardataires étaient forcés de percher sur les murs qui surplombaient le "court central", bien modeste dans ses mesures, mais qui nous paraissait notre Roland Garros, notre Wimbledon à nous. La télévision n'avait pas encore fixé à domicile des millions de personnes bénéficiant chaque jour de retransmissions tv en direct qui les rapprochent en gros plan des vedettes des courts affalés chez eux dans des fauteuils grand confort. Un luxe paresseux qui n'existait pas jusqu'aux années 80, alors que nous, à Broummana, avions le privilège de détailler de très près, à quelques mètres, des joueurs de talent dans l'exercice de leur art. C'était le temps du tennis "amateur" avec un circuit rassemblant d'excellents joueurs, tout de blanc vêtus, qui ne combattaient que pour la gloire et une coupe en argent. On leur garantissait en sus quelque argent dit de poche en supplément, pour couvrir leurs frais de déplacement. Il faut excepter de ce schéma les 10 ou 15 meilleurs du classement mondial à qui l'on passait "sous la table" une somme plus substantielle afin qu'ils embellissent les tournois du Touquet, de Kitzbühel ou de Broummana. Pratique interdite par les hautes autorités du sport, et qualifiée de " shamateurism", c.à.d. une combinaison des mots anglais de " shame" honte, et amateur !!!!! Car le sport n'avait pas encore atteint le moment des opens, lorsque les athlètes pourront ouvertement concourir pour des prix en espèces qui deviendront vite intéressants puis mirobolants. Donc, dans les années 1950 à 1967, les tournois périphériques devaient envoyer un de leurs organisateurs recruter les joueurs et joueuses à Paris ou Londres, là ou les vedettes participaient obligatoirement pour leur renom et leur carrière. Dans le cas de Broummana, le délégué devait mettre en valeur les attraits du Liban d'alors. Il fallait « vendre » son climat, son cosmopolitisme, ses plages, la proximité d'un aéroport international, la fraîcheur de l'air de la montagne libanaise. Il fallait se coupler avec l'organisateur du tournoi d'Istanbul, afin que le déplacement au Levant vaille la peine pour les vedettes attirées hors d'Europe de l'Ouest pour deux semaines consécutives. Longtemps le délégué libanais fut Michel Cortas, un gentleman à l'approche sévère et stricte, qui marqua le tournoi par son inlassable activité, remplacé plus tard par Chawki Freiha, à l'approche de maquignon mais à la gentillesse ineffable.

A Beyrouth, les tournois de l'Alumni de l'AUB avaient pour cadre un country club en pleine ville, réservé aux anciens de l'Université américaine, cet oasis de civilités et de partage dans un pays plutôt dédié à l'individualisme forcené. Là, les platanes géants et les chênes remplaçaient les pins parasols de Broummana, avec, toujours, le caractère délicieux et cosmopolite de l'évènement.

Heureux temps où le Liban insouciant était occupé par les charmes des joueuses allemandes (qui ne se souvient des sœurs Buding ou de la gracieuse Helga Schultze !) et non par la crainte journalière des barbus armés. Heureux temps où les Chefs de l'Etat étaient encore des civils multilingues assistant à des compétitions civilisées. Magnifique temps où la balle de tennis était encore blanche le ciel plus bleu, les pins nombreux et notre amateurisme national sympathique. Mais trêve de nostalgie et: Place aux chiffres et scores.