Schoucair Varia Histoire
Schoucair Varia Histoire
Charles Churchill dans la Montagne Libanaise
Le colonel Charles Henry Churchill (1807-1869 – ou 1877 ?), dit Churchill Bey (en arabe courant « Charchal Beik) fut un officier britannique qui était un descendant (illégitime ?) du frère du fameux Duc de Marlborough, celui-là même qui, à la tête d'une coalition européenne, remporta tant de victoires militaires sur les armées de Louis XIV au début du 18e siècle. Il comptait aussi parmi ses ancêtres la belle actrice de théâtre Anna ( ?) ou Nancy Oldfield, ainsi que le premier des Premiers ministres de Sa Majesté, Robert Walpole (1676-1745, PM de facto entre 1721 et 1742). Venu en Syrie en 1841 avec les forces qui chassèrent les troupes égyptiennes d'Ibrahim Pacha, fils de Mohammed Ali, Il continua sa carrière en Orient par un séjour diplomatique comme Consul à Damas, où il ne tarda pas à « fatiguer » par ses menées ses amis, alliés et adversaires, puis, ayant épousé une jeune syrienne, s'en alla vers le Mont Liban, où il habita dans la province d'Aley, dans une localité appelée Bhouara. Ce hameau se situait au fond d'une vallée très encaissée, qui part de la grand-route Beyrouth-Damas, et serpente dans des villages souvent restés chrétiens, et parfois mixtes (Druso-chrétiens) vers le Sud, le Chouf historique, auquel elle était rattachée par un petit pont solide, que l'on appelait Jisr el Qadi, ou Pont du Magistrat !
Très vite intégré dans le tissu social de la Montagne, ami de familles féodales druzes comme de lettrés maronites, il décrivit les évènements sanglants de 1860 avec forces détails, et en rejeta en grande partie la responsabilité sur les troupes turques et les Pachas Ottomans qu'il méprisait ouvertement.
Ses deux filles épousèrent des Chéhab, la grande famille libanaise qui donna tant d'Emirs à ce pays. On a souvent décrit, sans preuves écrites mais avec des présomptions solides, le colonel Churchill comme un « agent » anglais, et l'un des initiateurs de la politique pro-Druzes des anglais.
Sa demeure, flanquée d'un petit pavillon adjacent, aux dimensions modestes pour l'époque, accrochée sur les flancs ouest d'un verger bien irrigué, fut délaissée au 20e siècle, et put longtemps être vue, sans toiture ni fenêtres, mais avec son architecture typique jusqu'au milieu des années 80, lorsque les propriétaires (entre 1936, 1942, et 1991) de l'exploitation fruitière de Bhouara furent contraints de la céder à la suite de dettes encourues par deux des Schoucair de la 2ème génération en Europe. Le repreneur fut le milliardaire Rafic Hariri qui fut aussi le Premier ministre le plus marquant du Liban par son activité positive débordante lorsqu'il fallut rebâtir un pays déchiré et détruit par la guerre du Liban (1975-1990). Hariri, qui fit sa fortune comme entrepreneur en Arabie Séoudite, avait en effet travaillé, très jeune, comme manutentionnaire journalier l'été, dans les vergers (pommiers, poiriers, pêchers) et le vignoble des Schoucair, afin de financer (partiellement) ses études de comptabilité à Beyrouth.